Dans une tribune commune publiée début janvier, les dirigeants du groupe MAIF et du Crédit Mutuel Alliance Fédérale appellent les entreprises françaises à généraliser le dividende sociétal et écologique pour relancer la solidarité et répondre à l’urgence climatique.
Dans un texte publié le 6 janvier dernier dans l’Opinion, Pascal Demurger, DG du groupe MAIF et Nicolas Théry, président du Crédit Mutuel Alliance Fédérale, soulignent l’urgence climatique et l’importance de la mise en place d’une mobilisation collective et cohérente de tous, « notamment des entreprises ». Selon eux, la crise du Covid aura permis de démontrer la fin du modèle néo-libéral par la mise en place d’un réseau de solidarités à plusieurs niveaux. Ils rappellent dans ce cadre que Crédit Mutuel Alliance Fédérale et MAIF ont respectivement pris part à cet élan, l’un en « couvrant une bonne partie des pertes d’exploitation de ses assurés, commerçants, artisans et PME, en aidant ses clients étudiants et apprentis » ; l’autre « en remboursant 100 millions d’euros de primes d’assurance automobile à ses sociétaires ».
Pascal Demurger et Nicolas Théry déplorent cependant la reprise de « mauvaises habitudes », une fois la crise passée. Ils dénoncent la « gourmandise des actionnaires pour les dividendes et rachats d’actions » qui prime sur les besoins d’investissement « considérables » générés par la crise climatique. Face à l’urgence climatique et sociale, Crédit Mutuel Alliance Fédérale et MAIF font désormais « des dividendes alloués à des projets sociétaux et écologiques une mesure pérenne, simple et vérifiable pour mobiliser plus de moyens au service du bien commun ».
Les deux dirigeants ont donc annoncé début janvier que 10 % à 15 % du résultat net des deux entreprises serait consacré chaque année à « des projets centrés exclusivement sur l’efficacité environnementale et solidaire, sans objectif de rentabilité financière, à des mesures de solidarité bancaires ou assurantielles et au renforcement de ses actions de mécénat, notamment par leurs fondations d’entreprise ».
En 2023, le Crédit Mutuel AF affectera ainsi 15 % de son résultat net - soit 500 millions d’euros - à la lutte contre le changement climatique. La MAIF investira quant à elle 10 millions d’euros dans des projets de régénération de la biodiversité et de solidarité climatique.
Les deux signataires de la tribune invitent enfin toutes les grandes entreprises françaises à leur emboîter le pas pour faire une réelle différence. « Cela changerait concrètement les choses », concluent-ils, arguant que cette action permettrait de consolider la responsabilité sociale des entreprises, « qui peut masquer des mesures cosmétiques » en ajoutant une « valeur sociale et écologique » à la valeur actionnariale.