Les sept puissances industrielles, réunies au Japon, ont annoncé des mesures destinées à mettre un terme à leur pollution plastique d'ici à 2040, et à accélérer la sortie des énergies fossiles d'ici à 2050. Le pari sera-t-il tenu ?
Réunis au Japon les 15 et 16 avril, les ministres de l'Énergie, du Climat et de l'Environnement des pays du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) ont rappelé l'urgence absolue de limiter le réchauffement climatique, face à la nouvelle alerte du groupe de scientifiques du GIEC qui annonce que le seuil de + 1,5 °C sera atteint dès 2030 ou 2035.
Trois grandes mesures ont été annoncées, dont l'une repose sur l'accélération de la sortie des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), dont la responsabilité est notoire dans le processus de réchauffement. Les pays du G7 misent sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 43 % (par rapport à 2019) d'ici à 2030, et de 60 % pour 2035. En misant sur les énergies renouvelables, leur objectif est d'atteindre une neutralité carbone énergétique en 2050 et une décarbonisation de l'électricité d'ici à 2035.
Cet accord est essentiel, car il servira de base aux discussions lors du G20, prévu en septembre en Inde, ainsi qu'à la conférence de l'UNU sur le climat (COP28), qui aura lieu en novembre à Dubaï. Mais les négociations ont été ardues, et aucune échéance n'a pu être fixée sur cette épineuse question des énergies fossiles. La ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, considère néanmoins ces annonces comme une "avancée forte".
Une autre mesure a pour objectif d'aider les pays en développement à s'impliquer activement dans la lutte contre le réchauffement, par l'attribution d'une enveloppe de 100 milliards de dollars par an.
Le troisième accord, et non le moindre, vise la fin de la pollution plastique d'ici à 2040. Selon les pays représentés, l'économie circulaire pourrait permettre d'atteindre cet objectif vertueux en produisant des biens durables et en limitant la consommation, le gaspillage et les déchets. Les membres du G7 aspirent également à la réduction, voire à l'abandon, des plastiques jetables non recyclables.
Cette annonce précède une série de négociations intergouvernementales, prévues fin mai à Paris, sur un traité international à venir autour de la question des déchets plastiques. Une première résolution, en mars 2022, avait réuni 175 pays sous l'égide des Nations unies pour préparer, d'ici à fin 2024, un traité contraignant sur le plan juridique. Depuis cette amorce, une cinquantaine de pays, dont la France, défend un texte qui ambitionne la fin de la pollution plastique, objectif commun que les États-Unis et le Japon ont rejoint suite au récent G7.
Malgré cette avancée notable, l'enthousiasme des associations engagées dans la lutte contre ce fléau reste modéré. Ainsi, la fondatrice de l'association No Plastic in my Sea rappelle qu'un camion-poubelle rempli de déchets plastiques est déversé chaque minute dans les océans. Cela représente 11 millions de tonnes de déchets par an, qui auront quadruplé d'ici à 2050. Selon elle, "2040 c'est donc très tard", compte tenu de l'urgence de la situation.
D'autres associations telles que Wings of the Ocean, soutenue par CanB, poursuivent un engagement dynamique et militant pour dépolluer les côtes, les littoraux et les fonds marins, dans le but de préserver le vivant.